Nos conférences et visites patrimoniales.

Ordinairement, toutes nos conférences se tiennent Salle polyvalente du Centre de Rencontre de l'Obélisque (4 ter, Route de Creil) à 15h00

[vérifier l'annonce de chaque conférence].

Respect des mesures sanitaires de rigueur au jour de la conférence.

Les bornes armoriées de la forêt d’Halatte.

En 1540, Anne de Montmorency, connétable de France et seigneur de Chantilly, faisait borner ses bois dans la forêt d’Halatte, suivi en cela par le chapitre de l’église Saint-Rieul de Senlis.
Il avait déjà commencé, en 1537, en forêt de Chantilly, à l’occasion d’un litige avec le prieuré de Saint-Nicolas d’Acy. Ces bornes armoriées de moins d’un mètre de hauteur, espacées de 30 à 100 mètres son gravées d’un côté des armes du connétable, et de l’autre, de celles de ses voisins.
En forêt de Chantilly, au gré des remaniements et des extensions du domaine de chasse ces bornes seront, pour une très grande part, arrachées, enterrées, cassées ou déplacées. Épargnées par les hommes, simplement malmenées par le temps et parfois l’exploitation forestière, subsistent aujourd’hui en forêt d’Halatte, aux emplacements mêmes où elles furent plantées, 45 des 47 bornes d’Anne de Montmorency, et 10 des 13 bornes du chapitre de Saint-Rieul, toutes millésimées 1540, arborant 10 armoiries différentes.
Il s’agit d’une invitation à découvrir cet ensemble exceptionnel et homogène de 55 bornes armoriées.

Les campagnes de Senlis au Haut Moyen Âge.

Que sait-on des campagnes du début du Moyen Âge autour de Senlis ?
L’archéologie et notamment l’archéologie préventive a permis de renouveler, depuis 30 ans, nos connaissances sur cette période comprise entre les VI e et le XI e siècles. Les études se sont développées à la fois sur l’évolution des modes de construction, les artisanats, l’élevage ou l’agriculture. Les bâtiments construits en bois et torchis offrent une variété de forme en fonction de leur utilisation. Ils s’accompagnent de cabanes souvent dédiées à l’artisanat et notamment celui du tissage. Toute la chaine opératoire de traitement des récoltes peut être déduites par les restes de graines et les vestiges liés au stockage (silos, greniers ou granges). Tout comme les choix d’élevage, cela nous renseigne sur le mode d’organisation de la population. Et par exemple, les fours à pain sont un des éléments qui permettent de mettre en évidence un phénomène de « collectivisation » de certaines tâches à partir du IX e siècles.
C’est ainsi tout le modèle économique qui est réétudié puis plus largement l’évolution des terroirs vers la formation de nos villages. Ce dialogue entre archéologues et historiens, a poussé ces derniers à réinterroger leurs sources rendant cette période, où les pouvoirs se cherchent, beaucoup plus complexe et riche que ce qui a longtemps été enseigné.

Samuel Chamberlain, un autre Américain à Senlis.

A l'instar de l'écrivain Louis Bromfield qui vécut à Senlis pendant près d'une décennie jusqu'en 1938, la ville accueillit dans l'entre-deux-guerres toute une colonie d'expatriés américains séduits par la France.
Parmi eux, le dessinateur, graveur et photographe Samuel Chamberlain (1895-1975) qui, après avoir visité plusieurs pays d''Europe, s'installa à partir de 1929, avec sa famille dans une grande maison, rue du Temple.
Passionné par l'architecture des édifices gothiques autant que par le bâti traditionnel, il trouva dans la ville et la campagne environnante de nombreux sujets d'inspiration. Il réalisa ainsi, outre des dessins et aquarelles, une dizaine de gravures à la pointe sèche représentant des bâtiments ou rues de Senlis dont le fameux Early Morning Market (1939), une vue plongeante sur l'ancien marché Saint-Pierre qu'il offrit comme pièce de réception à la Society of American Etchers.
En France, il se lia aussi avec quelques uns des plus talentueux graveurs de l'époque: Albert Decaris, buriniste renommé pour sa virtuosité, et naturellement Charles-Jean Hallo, dont il fit la connaissance à Senlis, et avec lequel il entretiendra une amitié de près de quarante ans.

La Grande Jacquerie de 1358.

Le début de la guerre de Cent Ans, est traversé par l’épidémie de peste de 1348. Après le désastre de Crécy, le roi Jean II le Bon et la noblesse chevaleresque perdent la bataille de Poitiers en 1356. Étienne Marcel prévôt des marchands s’impose par force auprès du dauphin à Paris. Le régime seigneurial est en crise et le pouvoir royal vacille.
En mai 1358 éclate un soulèvement des paysans à Saint-Leu-d’Esserent et dans le Clermontois. La sédition contre les nobles s’étend rapidement en Ile-de-France, Picardie, Champagne, Normandie...
Des chevaliers sont tués, des châteaux brûlés, des villes prises. La répression est toute aussi violente, à Clermont de l’Oise, à Mello ou à Meaux. Senlis jugée favorable aux insurgés se défendra victorieusement du pillage.